Petit Plaisir Minuscule

Je reviens du cinéma, tard le soir. La route me fait face, les arbres s’allongent sur le côté et le désir survient.

Envie de fuir, envie de rouler jusqu'à je ne sais où ; ne pas s’arrêter et faire face à la route qui nous fait face.

Porté par le vent, porté par le temps qui ne cesse de nous monter qu’il est l’heure, mais le plaisir de rouler sans cesse, ce petit plaisir d’évasion qui nous dresse, qui nous presse à continuer, à ne pas flancher, à ne pas le quitter.

Porté par le temps, porté par le vent qui ne cesse de faire face. Le bras moitié à l’extérieur presque glacial qui me dit rentre moi. Mais le besoin de frais dans les aisselles ne m’y fait pas renoncer.

La musique aide ce petit plaisir d’évasion. Elle nous porte dans d’autres dimensions, accompagnées par cette image de la route, des arbres dans la nuit qui me font compagnie.

L’éternité devant moi j’arrive au carrefour. Je continue ou je tourne.

Le bras à froid je le rentre.

— « Bonsoir, alors le film »

JGuerra

(C) Foto retirada da net, perdi a referência.